TRESORS VERITABLES DECOUVERTS EN PERIGORD
Il y a quelques temps le célèbre aventurier Robert Charroux avait éveillé la curiosité des périgourdins en lançant une chasse aux trésors. Ces derniers sont toujours dans leurs cachettes ou dans son imagination fertile, à moins qu'ils ne soient tombés dans l'escarcelle de quelque découvreur anonyme. Charroux avait fourni une belle liste de trouvailles possibles dont les plus fameuses conduisirent les chercheurs du château de Mauzens à celui de Grignols. Mais on n'entendit jamais parler de découvertes relatives à cette fameuse liste, ce qui ne veut pas dire qu'on n'ait jamais rien trouvé.
Avant d'aller chercher la "Chouette d'Or" enterrée quelque part en France par Max Valentin et dont nous pensons avoir découvert la position exacte, nous avons tenu à raconter aux amateurs de richesses enfouies dans le sous-sol périgourdin ces quelques histoires vraies qui leur donneront peut-être envie de commencer leurs recherches (dans les archives bien entendu) puisque les fouilles sont interdites aux amateurs, que l'usage des détecteurs de métaux n'est pas recommandé au "Pays de l'Homme" et que nul ne peut entreprendre de recherches sur les terrains privés sans l'autorisation de leurs propriétaires. Autre précision: ne cherchez plus le trésor des Templiers, Jean Luc Aubarbier et Michel Binet prétendent l'avoir déjà cherché dans "Les Sites Templiers de France" et peut-être même l'avoir découvert.
Avertissement:
Pour préserver l'intimité des personnes et des lieux concernés, nous avons volontairement transformé leurs noms ou nous les avons désignés par leurs lettres initiales; Mais nous certifions l'authenticité des faits rapportés.
SOMMAIRE:
-Le trésor d'Abd el Rahmane.
-Où est le trésor volé de l'église de Saint-Astier ?
-La Toupine de Madame V...
-Le Diadème en or est coupé en deux.
-La Tirelire était encore intacte.
-La Boucle Mérovingienne dormait dans une boîte à chaussures.
-Un fabuleux dépôt de haches en bronze.
-Le mort au trésor était un pèlerin jacquaire.
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LE TRESOR D'ABD EL RAHMANE EST PEUT ETRE EN PERIGORD
En l'an 720 le Sud-Ouest de la Gaule fut sérieusement menacé par les musulmans qui, en 721, en passant par la Septimanie (7ème légion romaine établie sur le littoral méditerranéen), se rapprochèrent de l'Aquitaine et Eudes (duc de France et comte de Paris) se porta au secours des toulousains. En 732 les arabo-berbères déclenchèrent une grande offensive islamique destinée à permettre l'aboutissement des ambitions Pépinnides. Abd el Rahmane, gouverneur omeyyade de l'Espagne, venant de la péninsule ibérique, franchit les Pyrénées à Ronceveaux, s'empara de Bordeaux et obtint la soumission du comte Eudes. Ce dernier fit appel à Charles Martel, alors Maire du Palais du royaume franc, qui, comme chacun sait, battit les sarrasins entre Poitiers et Tours (à Moussais, actuelle commune de Vouneuil-sur-Vienne) le 25 octobre 732, où Abd el Rahmane aurait trouvé la mort selon certaines informations. Lourdement chargés du butin amassé lors de leurs nombreux pillages, les maures s'enfuirent dans la nuit consécutive à leur défaite, pour se diriger vers le Lot où ils subirent de lourdes pertes (la nouvelle ville de Martel aurait été fondée sur les lieux mêmes de cette victoire franque).
Or les archives de Pau établissent qu'après cette défaite dite "de Poitiers" 3000 cavaliers sarrasins redescendirent vers le sud, en direction de l'Espagne, en empruntant la voie conduisant à Périgueux et firent halte dans un village de la "Forêt Barade", en Périgord, non loin du château de l'Herm. Ils pillèrent l'église de ce village et, dans la tradition de son histoire, il est dit que ces sarrasins enterrèrent les trésors de l'émir Abd el Rahmane dans les coteaux situés au nord de cette localité, avant de gagner l'Espagne, en passant par Narbonne où ils furent encore battus.
Près de la localité en question il existe une grotte naturelle importante, parcourue par une rivière souterraine. Les spéléologues de Périgueux explorèrent cette cavité à partir des années 50, sur plus de 700m de longueur, sans y trouver le moindre trésor; mais il est vraisemblable qu'ils n'y cherchaient pas celui d'un émir arabe du 8ème siècle.
Epilogue:
Mais d'autres sources prétendent qu'Abd el Rahmane aurait caché un fabuleux trésor d'or et de pierres précieuses dans une grotte provençale de la Vallée des Baux, au Val d'Enfer. Le célèbre emir sarrasin a tant fait de razzias en Gaule qu'il peut bien avoir caché plusieurs trésors à l'occasion de ses nombreuses défaites, soit en Provence, soit en Périgord.
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LE TRESOR DE SAINT ASTIER
"Une double croix d'argent doré enrichie de plusieurs saintes reliques et pierreries de la longueur d'un grand pied et large de deux pouces; un soleil, une custode vallants 25 ou 30 écus, une épine de la couronne de Notre Seigneur, étant dans une piramide d'argent avec un pied d'estal le tout doré et aud pied d'estal y a un écusson dans lequel étoit les armes de feu seigneur cardinal de Taleyrand et au-dessus y avoit un écriteau en lettres gothiques, dans le vesseau est une épine de la couronne de Notre Seigneur, plus les saintes reliques du bras droit de saint Astier, qui était enchassé dans une chasse d'argent, plus une grosse bourse de velours rouge faite en broderie et toute couverte de perle dans laquelle y avoit quantité de saintes reliques, entre'autres de la robe de Notre-Dame, de saint Pierre, de saint Paul, de saint André, de saint Jean-Baptiste, du corps de saint Lambert, de saint Antoine et plusieurs autres, plus trois missels dont l'un avoit une couverture d'argent, d'un costé, y avoit un beau crucifix, une Notre-Dame et saint Jean, et, de l'autre costé, l'image de saint Astier, le tout d'argent doré enrichi tout autour de plusieurs ouvrages dorés. Plus les gants de saint Astier, etc ... "
Ce trésor de l'église de Saint-Astier a été pillé par la troupe du colonel Balthazar, frondeur sans vergogne, le 9 juillet 1652. Jean-Jacques Escande rapporte, en 1957, que la troupe de pillards avait ravagé l'église collégiale elle-même et avait attaché ses chevaux aux ballustres de fermeture de l'autel.
LE TRESOR DE COLOMBIER
Un fabuleux trésor de monnaies fut un jour découvert au lieudit La Borie, commune de Colombier, en Dordogne. André Jouannel en a fait le récit et la description, en 1938, dans un ouvrage édité par la Maison Ribes.
LA TOUPINE DE MADAME V...
Un million d'anciens francs et 110 Louis d'or ! Tel était le magot constituant les économies de Madame V... qui demeurait à la sortie d'un petit bourg du canton de Saint-Astier. Au mois de septembre 1953, au moment des vendanges, cette riche périgourdine décide de soustraire sa fortune à la convoisise de voleurs éventuels et cache une toupine en grés dans un trou du mur de clôture de son jardin, dix liasses de cent billets de mille francs et 110 pièces d'or, puis elle rebouche le trou avec une gâchée de plâtre.
Le magot a disparu !
Au moment des fêtes de Noël de l'an 1953, Madame V … envisage quelques dépenses et rend alors, tout naturellement, à son coffre-fort improvisé, mais le trouve désespérément vide ! Il faut bien dire qu'à la fin de l'automne, les feuilles de la treille qui recouvrait la muraille du jardin avaient également disparu et que la cachette était devenue bien trop visible. Triste fin d'année 1953 et triste début envisagé pour le nouvel an 1954.
Le Trésor est revenu … mais il a changé … en bien !
Tout le village venait de fêter la nouvelle année, sauf Madame V… qui s'était enfermée, seule, dans sa grande maison, en proie à un début de dépression bien compréhensif, lorsqu'elle aperçut, dans son jardin, un étrange colis fait d'une toile noire attachée aux deux bouts par des fils de fer.
Etrange retour d'un trésor.
Le Périgord n'est pas la Corse, mais Madame V... est méfiante, elle en a vu d'autres et, sans toucher à l'étrange colis, elle prévient la gendarmerie la plus proche, qui convoque la police judiciaire de Limoges. Les policiers se déplacent en urgence et, à l'étonnement général des habitants de ce village paisible, vient fouiller le jardin de Madame V... accompagnés du chien Drusus. Aucune trace suspecte n'étant décelée, on ouvre le paquet suspect et, surprise, s'il contient une liasse de billets en moins, il compte en revanche, beaucoup plus de Louis d'or qu'il en avait été volé ! Toutes proportions gardées cette affaire n'est pas sans rappeler qu'un Ministre de la Justice s'est vu un jour retrouver davantage de prisonniers que le nombre d'évadés de l'une de ses prisons. Oui, il manquait cent mille francs au million perdu, mais le colis contenait 347 Louis d'or au lieu des 110 qui avaient été volés ! On ne peut voir ça qu'en Périgord.
Epilogue
Certains se mirent alors à douter de la mémoire de Madame V... d'autant que lors d'une reconstitution des faits, cette brave personne présenta une marmite dite semblable à celle qui avait été volée, mais quand les gendarmes voulurent y faire entrer une somme identique elle ne put y pénétrer, pas plus que la toupine qui était bien trop volumineuse pour se placer dans le trou du mur. Trou de mémoire sans doute !
Peu importe, Madame V... est rentrée dans son bien, par la grande porte; Tout le monde est content, même le voleur qui a soulagé sa conscience, à sa manière, et a quand même gagné cent mille francs, juste récompense de son honnêteté ... douteuse.
(à suivre) ...
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